Ma mère était riche, très riche, et mon père l’a épousée uniquement pour son argent. J’ai grandi dans un cocon étouffant et doré, qui ne m’apportait toute fois rien de bon. Mes parents ne m’aimaient pas et ne m’ont jamais caché que je n’étais jamais qu’un « regrettable incident », dû à leurs ébats nocturnes. Toutefois, quand j’eus atteint l’âge où il est difficile de se cacher, mon père m’observa d’un œil nouveau: j’avais bénéficié d’une excellente éducation, et si je n’avais du échanger que quelques mots avec lui, il décida de faire de moi quelqu’un. Il s’agissait en partie de faire en sorte que je ne le gêne pas dans ses affaires -il se vouait à quelque trafic douteux et passait ses journées à la bourse, plaçant le plus innocemment du monde l’argent de ma mère, morte déjà depuis quelques années d’un cancer- il tenait de toute évidence à assurer la relève. Il possédait plusieurs associés cupides qui ne désiraient rien d’autre que récupérer ses actions à sa mort. Or, si mon père n’avait pas confiance en moi, il se défiait encore plus de ses collègues. C’est ainsi que j’intégrais la rentrée suivante une des plus prestigieuses universités américaines, dans le but d’apprendre à gérer d’imposantes sommes d’argent.

Mais cela m’ennuyait, en partie parce-que je savais que je travaillais pour mon père, que j’abhorrais. Aussi, quand il me proposa de devenir son associé, diplôme en poche, je refusais avec un sentiment de jouissance suprême, et partis à l’autre bout du monde. S’il fut très déçu, je n’en eus pas vent, en tout cas cela dû lui faire une surprise détonante. Durant tout ce temps, j’avais été un fils hors norme, mais il ne s’imaginait sans doute pas que je l’aurais écouté jusqu’au bout comme un esclave sans ambition.

Je m’occupais de plusieurs affaires de part et d’autres du globe, avant de finir interpellé par une affaire originale. Celle-ci concernait l’élaboration d’une école à Hawaï, et ce projet était suffisamment important pour attirer pour attention. Prenant contact avec le directeur, je lui proposai mes services, et il accepta. C’est ainsi que je récupérai le poste de commercial, ce qui peut paraître inutile pour une école. Mais je me suis chargé de récolter des fonds, piochant en majorité dans une partie de mon héritage prochain. Si cette école est debout aujourd’hui, c’est grâce à moi. Grâce aux autres aussi, également: j’ai pu rencontrer de nombreuses personnes, dont une m’a tout particulièrement plu. Le sous-directeur, Ian Mac Gregor, devint rapidement mon confident sur cette île paradisiaque. Outre le goût pour les affaires désespérées et l’argent, nous partageons l’amour pour les jolies femmes -or l’école en compte un certain nombre.