Seconde Chance ❄

« A ce jour, plus de sept milles maladies incurables courent dans les veines de vos proches, de vos amis ou de vos ennemis. Parmi elles, un certain nombre provoque la mort, et ce, de manière plus ou moins précipitée. Sachez qu'une personne sur deux est atteinte d'un handicape : défaut de vision, difficulté à marcher, problèmes mentaux... Votre fille souffre d'une maladie dermique grave. Les premiers symptômes sont l'apparition de brûlures sur le corps, sans pour autant en ressentir la douleur. Par la suite, les inflammations s'étendront, provoquant peut-être un cancer de le peau, ou des yeux. »
Un long silence suivit cette tirade. Les secondes s'étiraient, lestées par le poids des mots. Enfin, d'une voix tremblante, la jeune femme prit la parole.
« Il y a bien un traitement, non ? Ou une opération ? J'ai l'argent ; et... ma mutuelle pourra me soutenir... Il faut... Il faut trouver un moyen. Il y a forcément un moyen d'arrêter l'apparition des brûlures, Docteur !
▬ Non, il n'existe pas de traitement à ce jour. Les recherches n'en sont qu'à leur balbutiements. »
L'espoir flanche en même temps que les larmes glissent sur les joues Elle se trouva stupide de pleurer ; après tout, elle devait être forte. Pour soutenir sa fille. Ce médecin semblait complètement froid, comme s'il vivait la scène derrière un voile d'indifférence. Il avait vu trop de tristesse pour éprouver encore de la compassion.
« ▬ Xeroderma Pigmentosum, c'est le nom de cette maladie. Elle peut être assimilée à une allergie aux rayons U.V. ! Il existe donc une façon simple de stopper l'évolution des symptômes : éviter tout contact avec la lumière du soleil. »
Une lueur d'espoir. Quelle ironie. Non, ne plus jamais voir la lumière du soleil, sortir seulement la nuit... Ce ne serait qu'une demie-vie.
« C'est... C'est impossible. Elle va bien ! Et même très bien ! C'est juste des petites brûlures... Ca doit pouvoir se réparer, c'est.. Ce ne sont que des brûlures... Elle n'a que seize ans, bon sang...
▬ Si vous craignez que son niveau de vie ne soit trop chamboulé, il y a bien une école spécialisée assez réputée... Elle se trouve sur la côte nord (j'ai écris ça comme ça mais ça dépendra de ce que tu imagines) d'Hawaii et permettrait à votre fille de suivre des cours normaux adaptés à son état de santé. Elle bénéficierait d'un suivi continu d'une grand qualité qui lui assurerait un avenir meilleur. La maladie ne doit rien affecter d'autre que sa santé physique, c'est le moins que l'on puisse faire. Le nom de cette école est Seconde Chance. Elle pourra notamment y réaliser ses rêves, et ce dans les meilleurs conditions. »

Hawaii ?

Non, c'était bien trop loin. L'envoyer là-bas... Et si elle avait l'impression qu'on se débarrassait d'elle ? Oh. Elle ne savait pas encore ce qui lui arrivait. Ça se passerait comment à la maison ? Comment faudrait-il lui dire ? Y avait-il une manière de le dire, meilleure qu'une autre ?

« Très sincèrement » continua le docteur. « Le plus souvent, c'est l'entourage qui plombe le moral de nos patients. De plus, il y a de fortes chances qu'elle souhaite s'éloigner d'elle-même, pour quelques temps. Réfléchissez-bien avant de refuser. Tout dépend de la réaction de votre enfant. »

Elle ne répondit pas, assaillie par les questions, les inquiétudes et ce sentiment d'injustice caractéristique. La maladie s'abattait sur ses frêles épaules ; sa fille possédait-elle réellement une seconde chance ?

Réécriture de LittleThing de .